AUVILLERS-LES-FORGES
L’association
Bell’Occas est un des tous premiers chantiers d’insertion de France à avoir mis
en place un nouveau dispositif mettant en valeur la formation en situation de
travail auprès de ses salariés.
Installée
sur plusieurs sites avec deux ressourceries une à Auvillers les Forges et
l’autre à Rethel, une scierie à Signy le petit, un magasin à Charleville
Mézières et une activité maraîchère à Eteignières, l’association Bell’Occas
accompagne depuis 1996 des personnes souhaitant accéder au marché de l’emploi.
Pour aller encore plus loin dans l’accompagnement de ce public qui cherche à
rebondir dans l’emploi traditionnel. « L’équipe
de Bell’Occas propose à ses salariés de suivre une formation leur permettant
d’obtenir un C.Q.P. (certificat de qualification professionnelle “Salarié
Polyvalent”) afin d’acquérir un ‘diplôme’ de niveau 5.
Ce
certificat n’existe que depuis quelques mois. Il est le fruit d’une longue
réflexion menée conjointement par les acteurs de l’insertion et les employeurs
(voir cadre ci-contre : Chantier Ecole) » précise Christophe
FELZINE, Directeur de Bell’Occas.
Ce Jeudi
20 Mars, un premier jury s’est déplacé à Auvillers-les-Forges : « Tous les salariés de Bell’Occas développent
des comportements et des compétences transversales en se formant sur leur lieu de travail » précise Sylvain
LINDEMAN, Responsable de la formation C.Q.P. à Bell’Occas.
La question de l’intérêt d’obtenir ce
certificat s’est posée à ces salariés. A l’heure du passage devant le jury, la
question ne se pose plus car tous y trouvent un intérêt.
“Le C.Q.P est un atout majeur et supplémentaire dans l’employabilité
de nos salariés et représentatif de notre volonté d’efficacité et d’engagement
auprès des entreprises” précise Elvira Viot, Responsable du pôle Formation.
La préparation de l’épreuve a demandé
plusieurs mois et a nécessité un travail en profondeur de la part des candidats
: réalisation d’un dossier preuve
complet sur leurs activités, démonstrations pratiques en atelier et un examen oral
devant les membres du Jury.
Les épreuves se sont déroulées durant une
journée. David HORIOT, mandataire de l’association Chantier Ecole, et Nathalie
DEROSES, directrice d’agence pour l’emploi à Charleville Mézières, composaient
ce jury. « On ne cherche pas à coincer
les candidats, insiste David HORIOT. On cherche juste à vérifier leurs
compétences ».
Actuellement, Bell’Occas accueille une
cinquantaine de personnes en insertion sur ses
sites.
Ce sont aujourd’hui cinq salariés du chantier
d’insertion qui ont été présentés aux épreuves et qui ont décroché la certification
de qualification professionnelle. Tous
ont reçu les félicitations du Jury :
Mélanie BURIDANT (Rocroi), Fabien LEVEQUE
(Revin), Valérie VERSTRAETEN (Eteignières),
Christine DELAMARRE (La Férée), Martine LANGUERAND (Renwez).
L’expérience étant concluante, il est prévu qu’un jury se rende
très prochainement au sein de la structure pour de nouvelles épreuves et de
nouveaux candidats !
Un diplôme porté par l’Association Nationale des
Chantiers Ecoles
C’est l’Association
nationale des chantiers écoles qui est à l’initiative de ce diplôme, le
certificat de qualification professionnelle "salarié polyvalent". « Les personnes qui passaient par un chantier
en repartaient sans rien, rappelle Philippe LOUVEAU, délégué national de
l’association. Il n’y avait pas de
diplôme qui récompensait toutes les compétences qu’elles peuvent acquérir en
passant par des chantiers d’insertion ».
Le principe du CQP existe
dans beaucoup de domaines déjà. Dès 2006, les chantiers d’insertion se sont
réunis en syndicat. Il regroupe aujourd’hui 650 structures qui accueillent
chaque année environ 30 000 salariés.
Très vite, les acteurs de
l’insertion mesurent l’intérêt de créer un titre professionnel qui valorise les
acquis en termes de compétences clés. Les premières réflexions débutent fin
2011. Les premières validations ont eu lieu en février 2013.
« L’intérêt de celui-ci, le CQP "salarié polyvalent", c’est
qu’il a été créé par les employeurs potentiels et par le syndicat des chantiers
d’insertion », souligne Philippe LOUVEAU.
Le
diplôme n’est pas encore reconnu par l’Education nationale, ce qui ne saurait
tarder. Mais, plus important, il l’est déjà par les employeurs : « Nous avons travaillé en partenariat avec
l’UIMM. On manque de bras dans l’industrie. Les employeurs sont très intéressés
par un certificat comme le C.Q.P.; Les filières traditionnelles ne suffisent
pas. Dans les rangs de l’UIMM, on trouve de nombreuses PME et PMI locales qui
ont du mal à recruter ».
Un des thèmes majeurs abordés dans ce CQP est le domaine de la
sécurité au travail : « C’est très demandé
par les employeurs. Ils cherchent des gens qui possèdent des compétences
transversales, qui ont une bonne maîtrise des procédures ». Au niveau
national, près de 3 000 à 4 000 salariés pourraient valider leur parcours en
insertion avec ce certificat.
Mélanie Buridant a décroché les félicitations
du jury
« Ce diplôme va changer
les choses pour moi»
« Il y aura 2 ans le 31 Mars que je travaille à
Bell’Occas », explique Mélanie BURIDANT, une jeune salariée en insertion
de la ressourcerie d’Auvillers-les-Forges. Parmi les premiers volontaires, elle
s’est laissée tenter par cette expérience. Inscrite rapidement dans un petit
groupe de dix personnes, elle a réussi à se démarquer et a pu bénéficier d’un
accompagnement solide. « On a beaucoup
travaillé sur le dossier », reconnaît Mélanie.
Une
formation en salle et en petit groupe, avec un contenu pédagogique bien cadré,
a permis aux candidats de dépasser leur crainte initiale pour rédiger le
dossier preuve qui est présenté au jury : « Ça
m’a permis d’apprendre à expliquer les procédures qu’on suit quand on travaille
dans le magasin vente et comment expliquer les choses précise la jeune femme ».
Lors d’un stage, en qualité
d’employée commerciale au sein d’un magasin de prêt à porter, Mélanie a su
mettre en valeur ses compétences. Sa tutrice commente «Mélanie est une personne très sérieuse, elle a adopté rapidement un
comportement professionnel vis à vis des clients et du magasin ».
Son horizon professionnel
s’élargi dorénavant : « Je
n’oublierai jamais mon passage à Bell’Occas, grâce à mon travail et l’équipe d’encadrement, j’ai obtenu mon
C.Q.P., ça va m’aider à trouver un travail » nous dit aussi Mélanie.
A l’issue du C.Q.P. les
portes s’ouvrent, la réussite est au rendez-vous. Bon courage aux diplômés dans
la poursuite de leur parcours professionnel.